Ein Projekt des Schweizerischen Gemeindeverbands.
Un projet de l’Association des Communes Suisses.
Un progetto dell’Associazione dei Comuni Svizzeri.

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Les jeunes à la conquête des conseils communaux

21.12.2020

Olivia Borer, Cheffe d'équipe Créations et soutien Parlements des Jeunes, FSPJ

Rajeunir les salles des conseils communaux de Suisse et donner une voix aux jeunes dans leur commune – C’est l’objectif de la « Mission takeover ! » qui vise à ouvrir les portes des salles des conseils communaux aux parlements des jeunes en Suisse en 2020.


Mission takeover!
Mission takeover!


Puis, la Covid-19 est arrivée et les plans ont changé. Les parlements des jeunes n’ont pas pour autant chômé. Ainsi, neuf parlements des jeunes ont participé au groupe de travail sur le projet et huit takeovers ont été mis en œuvre ou sont en cours dans différentes régions de la Suisse. Le premier takeover sera inscrit dans les livres d’histoire des PJ. Il s’est déroulé avec 16 jeunes parlementaires dans la salle du Conseil des États du Palais fédéral et était accompagné par nul autre que le président du Conseil des États Hans Stöckli.

En tant qu’année du travail de milice, 2019 a montré une fois de plus que les jeunes adultes sont trop peu représentés dans le système suisse de milice, en particulier dans les exécutifs. Il y a plusieurs raisons à cela – le manque de temps à côté des loisirs, du travail ou de la famille, la charge ou la responsabilité trop importante, le manque de connaissances sur la politique ou encore le processus de candidature sont quelques-unes de ces raisons (Derungs et Wellinger 2019 : 16). C’est pourquoi nous avons cherché la discussion avec des jeunes et des jeunes adultes et ouvert des tables rondes sur la problématique de la relève dans le système de milice à l’occasion de la Soirée Politique 2019. Une douzaine de propositions de réformes du système de milice suisse a été présentée par des jeunes politicien-ne-s et des jeunes parlementaires. En bref : les jeunes ont des idées, ils et elles ont juste besoin d’être entendu-e-s.

À vos marques, prêts, takeover !
Pour répondre à cela, les domaines youpa et FPP de la Fédération Suisse des Parlements des Jeunes ont lancé en 2020 la « Mission takeover ! ». L’objectif de ce projet est de rassembler les jeunes et les conseiller-ère-s communaux-ales de leur commune et de discuter des propositions de réformes pour le système de milice dans cette constellation. Symboliquement, les jeunes prennent la tête du conseil communal et montrent aux ancien-ne-s ce qu’ils et elles souhaitent. Ainsi, un échange direct entre les générations a lieu et les problèmes de relève dans le système de milice peuvent être abordés à la base.
Neuf parlements des jeunes se sont inscrits au groupe de travail et huit takeovers ont eu lieu dans différentes régions de la Suisse. La pandémie de Covid-19 a certes rendu la planification incertaine, mais beaucoup de travail a été fait et certaines choses ont été mises en œuvre. De Genève à Yver-don en passant par Berne et Lucerne, des takeovers sont prévus ou ont déjà eu lieu dans les com-munes.

Façonner activement la commune
Les takeovers des parlements des jeunes se déroulent en trois parties. Ils débutent par une présenta-tion de leurs souhaits et idées pour le système de milice suisse. Qu’est-ce qui devrait changer afin que davantage de jeunes personnes se portent candidat-e-s pour le conseil communal ? Y a-t-il un manque de reconnaissance pour l’engagement bénévole ? Et les documents nécessaires à l’exercice d’une fonction devraient-ils être disponibles sous forme numérique ? Ces questions et tant d’autres peuvent être abordées par les parlements des jeunes dans une présentation au début du takeover. Suite à cela, les membres des parlements des jeunes devraient pouvoir assister à une séance du conseil communal et contribuer aux points de l’ordre du jour ou poser des questions. Enfin, un échange informel permet d’aborder d’autres questions urgentes. La « Mission takeover ! » parvient ainsi à établir un échange politique intergénérationnel au niveau communal et montre aux jeunes qu’ils et elles peuvent façonner activement la politique dans leur environnement direct.

Reprise par les jeunes du Conseil des États et du conseil communal de Brig-Glis
Le prélude à la « Mission takeover ! » était imposant. 16 jeunes parlementaires de toute la Suisse ont été reçu-e-s par Hans Stöckli le 7 septembre 2020 au Palais fédéral. Les jeunes ont posé des ques-tions au président du Conseil des États et ont fait part de leurs souhaits concernant un système de milice suisse durable. A Brig-Glis également, les jeunes ont exprimé leurs idées et souhaits aux re-présentant-e-s de la commune, comme le vice-président Patrick Amoos. Ces deux occasions ont donné lieu à d’importantes revendications qui pourront désormais être poursuivies par les politicien-ne-s au Conseil des États et au niveau communal afin de rendre le système de milice plus attrayant pour les jeunes.
Il faut maintenant espérer que les autres parlements des jeunes motivés auront également l’occasion de « prendre la tête » du conseil communal pour une journée et d’y amener les points de vue des jeunes.


 
 

Littérature

Derungs, Cudrin et Dario Wellinger. 2019. PROMO 35. Politisches Engagement von jungen Erwachse-nen in der Gemeindeexekutive – Analysen und Stossrichtungen. Coire : HTW Chur Verlag.


 
 



 
 

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Un guide pour vos démarches participatives

01.07.2020

Marie Bertholet et Anna Mrazek, promotrices de projets jeunesse, jaiunprojet.ch

Le service , actif dans le canton de Vaud, met à disposition gratuitement son « Guide pratique pour mettre en œuvre une démarche participative ». Cet outil invite à se poser les bonnes questions avant de se lancer dans une telle action pour les moins de 25 ans. Il donne également des détails concrets sur une sélection de méthodes à utiliser.


Guide pratique JUNP« Faire participer les jeunes » : voilà un défi de taille ! Plus globalement, les démarches participatives ont le vent en poupe. Observant en effet une demande croissante dans ce domaine, le service jaiunprojet.ch a développé un guide pratique, destiné notamment aux communes, sur les démarches visant à impliquer les moins de 25 ans.

GRIMPER SUR L’ECHELLE ? OUI, MAIS…

Dans sa première partie, l’ouvrage invite à se poser quelques questions-clés avant de gravir les « échelons » de la participation à l’aide d’une démarche :

  • Quel est son but ?
  • Le cadre est-il clair pour les participants ?
  • Quel est l’échelon de la participation envisagé ?
  • Quelle est la durée estimée ?
  • Quelles sont les ressources nécessaires ?


Ces questions, parmi d’autres, sont essentielles ! Avant de mettre en œuvre une démarche participative, encore faut-il clarifier le but et l’objet visés. Il est par ailleurs vivement conseillé de faire preuve de transparence sur le niveau de prise en compte des avis des participants. Dans quelle mesure ceux-ci pourront-ils en effet influencer, au final, les décisions ?

Poser un cadre clair permet notamment de limiter les frustrations. Dans cette optique, il importe de savoir se situer sur « l’échelon » de la participation : souhaite-t-on simplement demander l’avis des jeunes (niveau : consultation) par le biais d’un questionnaire par exemple ; ou aimerait-on aller plus loin et mettre sur pied un forum de discussions, afin que les jeunes réalisent des projets concrets (niveau : coréalisation, codécision, voire coresponsabilité) à l’issue de ce sondage ?

La question de la durée a aussi son importance, en particulier lorsqu’on souhaite mener une démarche participative impliquant des jeunes… Il vaut en effet la peine de se fixer des délais et éviter d’étaler la démarche sur la longueur. Informer régulièrement les participants sur les différentes étapes semble en outre un bon réflexe !

Par ailleurs, si une démarche participative n’est pas forcément très coûteuse, faire le point sur les ressources qui lui sont liées est vivement conseillé. A-t-on par exemple réservé du temps de travail pour les personnes qui vont accompagner cette démarche ? Et faut-il prévoir un budget, dans le cas où des projets concrets seraient mis sur pied ?

LE PIEGE DE L’ALIBI

On pourrait se demander à quoi servent toutes ces questions… Il est vrai que se les poser prend du temps, mais cette étape paraît indispensable pour éviter, notamment, toute participation de type « alibi ». Si consulter l’avis des jeunes semble a priori une excellente idée, encore faut-il savoir ce que l’on fera des résultats… et s’assurer qu’ils ne tomberont pas dans l’oubli ! Du point de vue des jeunes, prendre le temps de remplir un questionnaire, par exemple, et ne percevoir aucune possibilité de développement suite à ses résultats peut s’avérer frustrant, voire contre-productif.

Dans sa seconde partie, une fois ces questions-clés prises en compte, le guide pratique propose un éventail de méthodes très concrètes à déployer : du festival à la « Journée forum », en passant par le World café et les ateliers de discussion, entre autres. Pour chacune de ces méthodes, l’ouvrage détaille l’objectif, le déroulement, la durée, ainsi que le niveau de participation propre à chacune.

UNE PARTICIPATION DURABLE

Dans son ultime partie (« Et après ? »), le guide pratique relève entre autres l’importance des suites à donner à toute démarche. En effet, si initier une action permet souvent de gravir les premiers échelons de la participation, celle-ci prend souvent tout son sens sur la durée…

 
 

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Gros plan sur la participation des enfants et des jeunes

18.05.2020

Quelles possibilités existent pour les enfants et les jeunes de participer à la politique et à la société ? Quelle importance est accordée à leur participation et quel poids est donné à leur voix, en général et dans les domaines qui les concernent le plus ? Et comment améliorer la participation des enfants et des jeunes ? La prochaine rubrique de in comune est dédiée à ces questions et à d’autres encore.


Selon l’Office fédéral de la statistique, un cinquième de la population suisse environ a entre 0 et 19 ans et appartient donc à la catégorie « jeunes » (données 2019). La politique de l'enfance et de la jeunesse dépend de différents acteurs, mais elle relève principalement de la responsabilité des cantons et des communes.

Lorsque l’on nomme la participation des jeunes, on pense souvent en premier lieu à la participation à la vie politique, conférée par la maturité politique, qui octroie le droit de voter et d'être élus. En Suisse, les citoyens peuvent voter au niveau fédéral dès l'âge de 18 ans (jusqu'en 1991, la maturité politique était atteinte à l'âge de 20 ans). En ce qui concerne les votations aux niveaux cantonal et communal, chaque canton est en principe libre d'abaisser ce seuil d'âge. Actuellement, seul le canton de Glaris a franchi ce pas : depuis 2007, les Glaronais peuvent voter dès l'âge de 16 ans (droit d’être élus dès 18 ans). Des propositions en ce sens ont été faites dans plusieurs autres cantons – Vaud, Zurich, Berne, Neuchâtel, pour n'en citer que quelques-uns – n’ayant pas eu jusqu'à présent autant de succès.

Cette question fait l'objet d'un débat passionné qui offre des pistes de réflexion intéressantes au sujet du fonctionnement démocratique. Elle pose également la question du partage des responsabilité. Bien que l'accent soit souvent mis sur la faible participation des plus jeunes électeurs, des événements tels que les récentes manifestations de jeunes contre le changement climatique peuvent être lus comme la volonté des jeunes de participer à la politique, d'exprimer leur opinion et d’assumer leur part de responsabilité.

L'éducation civique est essentielle pour la participation politique et sociale des futurs citoyens : le rôle principal dans ce domaine est confié à l’école, qui doit fournir aux enfants et aux jeunes les notions de base de la structure politique et institutionnelle de l'État.

Les parlements des jeunes, déjà présentés en d'autres occasions sur in comune, représentent une opportunité pour les jeunes de se rapprocher de la politique. La Fédération Suisse des Parlements des Jeunes FSPJ encourage la participation politique des mineurs par exemple par le biais du programme easyvote et du projet engage.ch. La Session fédérale des jeunes, créée en 1991 et soutenue par la Confédération en vertu de la Loi sur l’encouragement de l’enfance et de la jeunesse (LEEJ), organisée par le Conseil Suisse des Activités de Jeunesse CSAJ, offre chaque année à 200 jeunes âgés de 14 à 21 ans la possibilité d’avancer leurs requêtes aux parlementaires dans le cadre du Palais fédéral. Des parlements des enfants existent pour les plus jeunes : un bon exemple est fourni par la ville de Berne, dont le parlement des enfants (de 8 à 14 ans) se réunit deux fois par an.

Si l'on adopte un point de vue plus large, on constate que nombreuses possibilités existent pour les jeunes et pour les enfants pour participer à la société, encouragées au niveau municipal et cantonal par un grand nombre de figures professionnelles – responsables de services à l'enfance et à la jeunesse, chercheurs, travailleurs sociaux, entre autres.

Il convient également de mentionner les initiatives encourageant la participation des enfants promues par toute une gamme d’associations et d’organisations. L'initiative de l'UNICEF pour la distinction « Commune amie des enfants » encourage par exemple les processus mis en œuvre par les communes visant à améliorer leur degré d’adaptation aux enfants. De telle façon est encouragée l’actuation au niveau municipal de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant. L'article 12 de cet important document, ratifié par la Suisse en 1997, déclare le droit des enfants à exprimer leurs opinions et à être entendus.

Voici un principe de participation : écouter et reconnaître le point de vue des enfants et des jeunes signifie leur donner le droit de participer. Cela implique également d'accorder, d’un côté, et d'assumer, de l’autre côté, un certain degré de responsabilité – ce qui peut être considéré comme un facteur de développement personnel et de compréhension de sa « place » dans la société.

Dans cette rubrique, grâce aux contributions d'experts du domaine, une large place sera accordée aux réflexions sur ces questions. Seront présentés des projets destinés aux enfants dont la mise en œuvre a été possible en tenant compte de leurs points de vue – et même en les intégrant aux idées des adultes, dans le but d’améliorer les projets futurs.

Nous vous souhaitons une agréable lecture ! Et un grand merci à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette rubrique.

 
 
Pour assurer la fluidité du texte, la forme masculine est privilégiée.
 
 

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Les outils participatifs numériques se développent en Suisse

19.02.2020

Armelle Hausser, Doctorante, Laboratoire de sociologie urbaine (LaSUR)

Les technologies civiques émergent partout en Suisse. C’est l’une des premières conclusions tirées de l’enquête , menée par le Laboratoire de sociologie urbaine (LaSUR) de l’EPFL, en partenariat avec le Service de concertation et communication du canton de Genève. Les analyses ont été réalisées à partir d’une enquête web, auto-administrée, déployée entre août et novembre 2019 auprès des collaborateurs des communes, des villes et des cantons suisses. Quatre-vingt-trois collaborateurs de Suisse romande, alémanique et du Tessin ont répondu à la sollicitation du LaSUR.


barometreLes « technologies civiques » auraient pour vocation de contribuer au débat démocratique grâce à un renouvellement des formes de participation. L’enquête menée par le LaSUR montre qu’en Suisse les outils développés par les administrations publiques revêtent une grande diversité de formes.

Il s’agit en premier lieu de sites webs et de blogs, de données en Open Data, de réseaux sociaux, d’outils contributifs permettant d’échanger des idées et propositions, ou encore de discuter et de débattre en ligne à partir de forums ouverts. Actuellement, la moitié des outils recensés lors de cette enquête ne permettent pas aux citoyens de contribuer, car ils s’apparentent plus à des outils de communication que de participation. Toutefois, quelques exemples de plateformes webs plus collaboratives sortent du lot, tels que « der digitale Dorfplatz » (la place du village numérique), ou encore decidim. L’existence d’une telle diversité d’outils laisse la liberté aux collectivités de choisir le niveau d’implication qu’elles souhaitent donner aux habitants dans leur projet.

La mise en regard des attentes exprimées par les répondants vis-à-vis des technologies civiques et des objectifs opérationnels des outils renseignés dans le cadre du sondage, montre que les items les plus importants dans les deux cas sont « communiquer et mettre à disposition de l’information » ainsi que « recueillir des avis, des préférences ». A l’inverse, les items les moins importants, que ce soit dans le cas des attentes ou des objectifs opérationnels, sont relatifs à la « co-construction d’un projet ou d’une politique publique » ainsi qu’à « l’évaluation de l’action publique ». Ce résultat met en évidence qu’actuellement ce qui est important pour les institutions est plutôt de communiquer sur les projets afin de fédérer les acteurs du territoire plutôt que de développer de nouvelles manières de mener et de co-construire un projet urbain ou une politique publique.

Le thème de l’urbanisme, une priorité des technologies civiques

En Suisse, les technologies civiques sont mobilisées sur des thèmes très variés. Elles touchent en premier lieu les domaines de l’urbanisme et de l’aménagement, mais également de la jeunesse et de l’éducation ou encore de l’environnement. C’est également dans le domaine de l’aménagement du territoire que la majorité des projets planifiés dans les prochains mois devraient être développés au sein des collectivités publiques. Il semblerait que ces initiatives proviennent principalement des organes exécutifs et émergent indépendamment des obligations légales. Ainsi, seul un tiers des outils recensés lors de l’enquête sont développés dans le cadre d’une obligation légale. La complémentarité et l’articulation des dispositifs participatifs en présentiel et numérique/à distance est un enjeu central.

Des moyens limités

Au sein des collectivités, les moyens et les ressources humaines mises à disposition des démarches participatives restent pour l’instant limités, indiquent encore les résultats de l’enquête. Dans la grande majorité des cas, les collectivités s’appuient sur des prestataires externes pour mener à bien ces démarches. La question de l’internalisation des services et des compétences doit se poser. De plus, les compétences des prestataires externes sont variées. On y retrouve des développeurs informatiques, des spécialistes de la participation citoyenne, ou encore des instituts de recherche. Il s’agit d’un domaine où les métiers restent à imaginer et les compétences à définir.

Ce sondage a permis de mettre en évidence des premières tendances qui nécessitent d’être confirmées avec une nouvelle édition du baromètre des technologies civiques. En effet, une évaluation plus précise de ces dispositifs et de leurs usages implique un recul temporel plus important et des analyses complémentaires avec les acteurs impliqués.

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Gros plan sur la participation digitale

13.12.2019

Des termes tels que e-government, vote électronique et technologies civiques sont sur toutes les lèvres. Qu’est-ce que ces mots signifient pour la participation des citoyennes et des citoyens suisses ? Dans cette rubrique, in comune aborde la question de la numérisation et de la participation digitale et traite en particulier de la question de savoir si et dans quelle mesure la numérisation peut promouvoir la participation de la population à la vie de leur commune.


La numérisation a changé nos vies. Les technologies numériques modernes ont rendu plus rapide et plus simple la réalisation des tâches les plus diverses, telles que l'achat en ligne d'un vêtement, d'un billet d'entrée à un spectacle, d’un billet d'avion. Internet et les appareils électroniques ont également facilité les contacts entre des personnes partageant les mêmes intérêts et les mêmes passions, car grâce à l'utilisation de plates-formes en ligne il est aujourd’hui possible d’échanger informations et opinions en temps réel.

L'utilisation d'Internet n'est pas seulement utile à des fins personnelles. De plus en plus d'administrations utilisent Internet pour présenter leurs services à la population, diffuser des informations importantes et la tenir au courant de l'actualité. L'accès des citoyens à l'information est facilité et de nombreuses pratiques administratives peuvent désormais s'effectuer en ligne, via les plates-formes numériques des différents organismes. Les termes e-government ou cyber-administration désignent précisément l'utilisation par les gouvernements de processus électroniques modernes pour communiquer ou collecter des informations. Cela facilite la fourniture de prestations de services et l'exécution de tâches administratives.

in comune dédie sa prochaine rubrique thématique à la numérisation et à la participation numérique. Le thème n'est pas nouveau, mais il demeure d’actualité. En septembre, la deuxième édition du Digital Day, une initiative commune des milieux économiques, scientifiques et du secteur public a eu lieu dans plusieurs villes suisses. En mars, la Fédération suisse des parlements des jeunes (FSPJ) a tenu la première conférence sur le thème de la Civic Technology, terme qui fait référence à la participation active des citoyens au processus politique par le biais de plateformes et d'outils numériques. A cette occasion, les opportunités et les risques liés à la technologie civique ont été analysés et la nécessité d'informer et de sensibiliser le public à cet égard a été soulignée.

Parmi les formes de participation politique numérique, il convient de mentionner le vote électronique, qui, selon ses partisans, simplifie le processus de vote, empêche le dépôt de cartes nulles et rend le décompte des voix plus efficace. Toutefois, le vote électronique soulève des questions importantes en termes de sécurité et donc de protection des données personnelles, d'une part, et de risque de manipulation du vote, d'autre part. Actuellement, il n'est pas possible de voter en ligne en Suisse ; la Confédération étudie la possibilité d'introduire le vote électronique et, ces dernières années, une dizaine de cantons ont fait les premiers pas dans cette direction en expérimentant certains processus numériques.

Un autre aspect important de la participation numérique est l'accessibilité. Tous les citoyens n'ont pas les mêmes possibilités d’accès aux technologies : les implications de cette fracture numérique (« digital divide ») doivent donc être prises en compte par les administrations publiques.

Au cours des prochaines semaines, nous examinerons le thème de la numérisation et le rôle qu'elle peut jouer dans la promotion de la participation des citoyennes et des citoyens à la vie de leur commune. Nous présenterons des projets qui offrent à la population de nouvelles façons de participer et publierons des contributions d'experts du domaine pour comprendre comment tirer le meilleur parti des possibilités offertes par les nouvelles technologies numériques.

Merci beaucoup à toutes celles et à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette rubrique, et bonne lecture!

 
 
Glossaire


  • La cyberadministration ou e-gouvernement se définit comme l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les administrations publiques, associée à des changements au niveau de l’organisation et de nouvelles aptitudes du personnel, afin d’améliorer les services publics, ainsi que de renforcer les processus démocratiques et de soutien aux politiques publiques. (Source)
  • Civic Technology : Le terme Civic Technology ou Civic Tech désigne de manière générale un très grand nombre d’outils numériques qui ont pour ambition de rapprocher les citoyens du processus politique en transformant le fonctionnement de la démocratie grâce à un renouvellement de leurs formes d’engagement (Source)
  • E-Voting (vote électronique ) : Avec le vote électronique, les citoyens ont la possibilité de voter et d’élire par Internet, où qu’ils se trouvent et au moment de leur choix. (Source)
  • Digital divide (fracture numérique) : on parle de fracture numérique lorsque l’on peut constater les différences se creusant entre les personnes ayant accès au numérique (smartphones, 3G, 4G, …) et celles n’y ayant pas accès. (Source)


 
 

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Gros plan sur la participation des étrangers et étrangères

14.08.2019

En Suisse, tous les hommes et femmes majeurs de nationalité suisse peuvent participer aux votations et élections fédérales, cantonales et communales, ainsi que lancer un référendum et/ou une initiative populaire ou signer les deux. Les Suisses et Suissesses majeurs à l’étranger peuvent voter et élire au niveau fédéral, cependant seul quelques cantons et communes leurs accordent ces droits au niveau cantonal et communal.


Le droit de vote et d’éligibilité des étrangers et étrangères habitants en Suisse est réglé très différemment. En Suisse, ils sont entièrement exclus de la participation politique au niveau national. Étant donné qu’ils ne peuvent participer ni aux votations ni aux élections fédérales, ils n’ont aucunes possibilités de participer activement à la société par le biais du droit de vote et d’éligibilité. Par contre, les cantons et communes peuvent adopter leurs propres réglementations concernant la participation politique et ainsi donner le droit aux étrangers et étrangères de participer aux votations cantonales ou aux votations et élections communales. La conception de tels droits est très différente, c’est pourquoi la possibilité de la participation politique pour les étrangers et étrangères dépend très fortement de leur lieu de résidence. 

Fin 2017, la part d’étrangers et étrangères dans la population résidente en Suisse était de 26,8% (source: Office fédéral de la statistique). Cela soulève la question de savoir s’il est judicieux d’exclure encore environ un quart de la population de la participation politique. L’exclusion d’une certaine catégorie de la population de la participation démocratique peut également avoir un effet sur leurs intérêts dans d’autres domaines socio-politiques, respectivement sur leur contribution à la conception de la vie sociale. Le débat sur l’introduction du droit de vote et d’éligibilité au niveau communal et cantonal pour des personnes ne possédant pas la nationalité suisse est mené encore et toujours depuis le milieu du XXe siècle. Dans certains cantons, les droits de vote et d’éligibilité pour étrangers et étrangères ont été introduits depuis déjà plusieurs décennies, alors que dans d’autres cantons ceux-ci ont été (en partie aussi très nettement) rejetés. Les cantons et les communes, qui connaissent le droit de vote pour les étrangers et étrangères, se trouvent principalement en Suisse romande. En revanche, la Suisse alémanique et le Tessin ne connaissent pour ainsi dire pas les droits de vote et d’éligibilité pour étrangers et étrangères. Si un étranger ou une étrangère réside dans une commune, respectivement dans un canton, où il n’a pas de droit de vote et d’éligibilité, comment peut-il ou peut-elle susciter alors des changements et participer à la conception de la société ?

Dans les semaines à venir, nous examinerons et discuterons le sujet de la participation des étrangers et étrangères sous différents angles sur notre site Internet in-comune.ch. Il ne s’agit là pas d’un plaidoyer pour leur participation. Nous désirons plutôt démontrer à l’aide de quelques exemples, quelles possibilités existent déjà aujourd’hui pour les étrangers et étrangères de s’engager pour la société et de participer à la conception de la vie sociale, indépendamment de l’octroi des droits de vote et d’éligibilité. Nous considérons que la question de la participation dépasse largement le simple droit de vote et d’éligibilité. Nous présenterons des projets et démontrerons à l’aide d’exemples de bonnes pratiques comment la population étrangère peut faire entendre ses préoccupations en politique, mais également comment elle peut s’engager pour la société et y participer activement. Nous voudrions aussi montrer de nouvelles voies comment la participation des différentes catégories de la population peut être augmentée dans la vie publique, respectivement comment les possibilités de concertation, de participation à la conception et de codécision peuvent être améliorées. Les exemples seront complétés par des contributions de blog par différents experts issus des domaines de la science ou de la pratique. Il s’agit ainsi d’encourager le débat.

Nous remercions cordialement tous ceux et toutes celles qui s’engagent pour la participation, ainsi que toutes les personnes qui ont contribué à cette série, et nous vous souhaitons une lecture captivante !

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Projets participatifs: lauréats désignés

09.10.2018

Laurent Dietrich, Conseiller communal, Directeur des Finances

Art, recyclage, histoire, vie associative: le premier appel aux projets participatifs lancé par le Conseil communal de la Ville de Fribourg a donné de nombreuses idées aux associations. Les premiers résultats seront visibles cet automne.

Le Conseil communal de la Ville de Fribourg avait lancé un appel aux projets participatifs ce printemps. Les collectifs ou associations intéressés pouvaient soumettre des propositions éphémères, non-commerciales, ayant lieu sur le sol communal et encourageant la participation active de tout citoyen. Sur les vingt dossiers reçus, le jury composé de Conseillers communaux et de Chefs de service en a choisi cinq, qui bénéficieront d'un soutien financier. Les lauréats ont été informés par courrier de cette décision cette semaine.

Histoire de la Basse, un projet d'archive audiovisuel porté par l'association TelOOge. Cette dernière met déjà sur pied chaque année une chaîne de télévision participative en Basse-ville. L'idée est de faire se rencontrer autour d'une table certains habitants du quartier et de les faire échanger sur des thèmes tels que "Qu'est-ce qu'un Bolze? Y en a-t-il encore? Qu'est-ce que la Basse-Ville? Vit-on réellement ensemble? Et de quelle façon? Pourquoi habitons-nous ici?" Ces rassemblements seront filmés. Les organisateurs aimeraient également mettre sur pied une exposition.
Dates: 2-8 septembre 2018

Maison ressources pour le quartier de la Vignettaz. Le "Kiosque rouge" situé à l'arrêt Vignettaz-Daler, est vide depuis des mois. L'Association des intérêts du quartier Beaumont-Vignettaz-Monséjour souhaite le réaménager pour poursuivre et consolider divers projets communautaires. Il pourrait servir d'écrin aux activités existantes et réunir des ressources logistiques de base telles que tables et bancs, cuisine et matériel de cuisine. Le Kiosque pourrait également devenir lieu de rencontres, d'activités pour les enfants, d'échanges de services et de savoirs, maison de quartier et espace vert à développer. Ces affectations vont toutes dans le sens du renforcement de la cohésion sociale dans un quartier aux populations différentes et multiples.
Dates: tout au long de l'année

L'art foulé du pied, projet de valorisation de l'espace public des arrêts de bus porté par Visarte Fribourg/Freiburg. Les porteurs du projet voient dans l'élargissement du trottoir sur la route de Villars et l'avenue Beauregard une potentialité pas encore exploitée. Cinq arrêts sont concernés: Beauregard (2 arrêts), Bethléem (1 arrêt) et Vignettaz-Daler (2 arrêts). La démarche participative vise à lier des artistes fribourgeois à la population locale. Les esquisses de projet réalisées par des artistes seront placées sur des panneaux d'affichage positionnés aux arrêts concernés. La population sera appelée à les annoter. Le projet choisi par le public sera ensuite réalisé et des volontaires seront appelés à soutenir l'artiste.
Dates: fin septembre-octobre 2018

Do it together, un projet créé par le FabLab Fribourg-Freiburg. La fête du "Do it together" aura lieu le 22 septembre sur le site de blueFACTORY. Les thèmes principaux seront le recyclage et le bricolage autour de la musique, de l'art plastique et du jeu. Un événement nocturne sera mis sur pied à partir des résultats des différents ateliers de la journée.
Date: 22 septembre 2018

Fribourg-sur-mer, un chantier public et collaboratif pour la réalisation d'un navire. Porteur du projet, Constructlab souhaite réactiver la centralité primordiale de la Sarine, autrefois voie de communication importante. Des matériaux de recyclage seront utilisés. Le chantier naval en plein air sera accessible à tous.
Dates: 14-29 octobre 2018

Le montant total accordé aux cinq projets s'élève à 50'000 francs. Il faut y ajouter un petit montant, non compris dans le budget, pour la rénovation du kiosque de la Vignettaz, qui sera pris en charge par la Ville. Le Conseil communal se réjouit de voir le grand nombre de projets reçus, leur diversité et leur qualité.

Un voyage à travers les cultures

Un voyage à travers les cultures

12.09.2018

Evelyne Emery, Animatrice socioculturelle

Pour sa 8ème édition, la fête interculturelle du village de Chippis (VS) a eu lieu le samedi 25 août 2018. La nouveauté de cette année : l’espace jeunesse proposait une animation rappelant le concept « Ethnopoly ». Elle a permis aux enfants de partir à la découverte des différents pays représentés lors de cette manifestation. 

Le principe était simple : les enfants ont pu venir s’inscrire en début d’après-midi pour participer à « un voyage ludique à la destination surprise ». Chaque groupe a reçu un billet d’avion fictif qui lui a permis d’aller rencontrer certaines communautés et en apprendre un peu plus sur ces différents pays (géographie, culture, coutumes, spécialités culinaires).

Ces informations se trouvaient directement aux stands culinaires des communautés sous forme de lecture, de devinettes ou encore, de découverte des cinq sens. Certaines informations étaient directement inscrites sur des panneaux interactifs alors que d'autres devaient être découvertes au travers de rébus ou en allant directement questionner les communautés - ce qui a permis d'établir un contact entre les enfants et les adultes. Toutes les communautés ont joué le jeu.

A la fin de l’après-midi, un quizz général sur l’ensemble des tableaux a été organisé. Par groupe, les enfants ont répondu aux questions sous forme de concours avec des petits lots à la clé. Au total, une trentaine d’enfant ont pu découvrir les cultures des pays présents : France, Portugal, Angola, Vietnam, Espagne, Albanie, Suisse, Serbie, Syrie. L’objectif principal de cette activité était de permettre aux enfants d’en découvrir davantage sur les communautés établies à Chippis, par un biais ludique et interactif. De plus, ce jeu a permis d’introduire un aspect plus communautaire à la fête en donnant la possibilité aux enfants d’aller s’adresser directement aux membres des diverses communautés présentes. Tout cela dans le but de l’intégration et du partage des cultures.

 
 




 

Ateliers et démarches participatifs : des outils à explorer !

13.06.2018

Antoine de Montmollin, Président du Conseil général de la Ville de Neuchâtel

Le thème du manque de confiance de la population dans les autorités politiques est récurrent, en Suisse comme ailleurs. Il en résulte une difficulté manifeste à créer de l’adhésion citoyenne autour d’un projet, en particulier dans le domaine de l’aménagement urbain. Les pouvoirs publics sont-ils dès lors condamnés à attendre que la perception générale de la politique au sein de la population s’améliore pour proposer des projets ambitieux ? En Ville de Neuchâtel, une solution alternative est exploitée : celle des ateliers et démarches participatifs.


Le désintérêt, voire la méfiance, d’une partie de la population à l’encontre de ce qui se rapporte de près ou de loin à la politique et, à plus forte raison, face aux Autorités en place est une réalité, y compris dans les communes suisses. Cela se manifeste entre autres par des taux d’abstentionnisme élevés lors des votations et par le sentiment global que les projets émanant des administrations ou du monde politique sont pensés pour une élite plutôt que pour l’ensemble des citoyens. Il suffit de jeter un coup d’œil à la composition du monde politique pour comprendre une des causes majeures de cette situation : la population ne s’estime pas représentée par ceux qui gouvernent, et en un sens ce sentiment est justifié. Les jeunes, les femmes, les personnes issues de la migration et celles de condition modeste y sont largement sous-représentés. C’est certainement l’un des aspects les moins reluisants du système démocratique suisse que nous chérissons tant. Il n’existe pas de solution miracle à ce problème… et quelles que soient les démarches entreprises pour la résoudre, cela prendra du temps.

Partant du constat décrit ci-dessus et de l’impossibilité d’un vaste renouvellement de la classe politique à court terme, que peuvent entreprendre les pouvoirs publics pour qu’une plus large partie de population soit et se sente acteur des projets développés dans nos communes ? En Ville de Neuchâtel comme ailleurs probablement, l’aménagement du territoire et en particulier urbain est l’un des domaines où le fossé entre la population et élus se manifeste le plus clairement. Les scénarios de l’échec se ressemblent bien souvent : un nouvel aménagement urbain pensé par des spécialistes est proposé par l’exécutif, il est plébiscité par l’organe législatif de la commune qui en perçoit les avantages et la pertinence, puis celui-ci est balayé en campagne populaire suite à un référendum. La raison ? Bien souvent, tant le monde politique que l’administration n’ont pas su comprendre et apporter des réponses simples aux principales préoccupations de la population. Conceptuellement, le nouvel aménagement sonne juste, mais il est difficile de se l’approprier, d’en voir les effets concrets et la plus-value qu’il pourrait amener à la vie de tous les jours. Pour éviter cette situation, la Ville de Neuchâtel organise fréquemment des ateliers participatifs avant la finalisation du projet, lors desquels la population est invitée à commenter, questionner et faire part de ses suggestions.

Le concept « d’ateliers participatifs » est souple et peut s’appliquer à différents stades d’un projet. Au moment d’initier une démarche par exemple, avec pour but de d’entendre les besoins de la population, ce qu’elle veut voir changer par rapport à la situation actuelle et ce qu’elle désirer au contraire à tout prix conserver. Au cours du développement du projet, pour permettre de l’améliorer progressivement, de manière à ce que les maquettes présentées à la population intègrent au mieux ses attentes. Ou dans sa version presque définitive, si l’on désire cibler les apports participatifs sur des points qui peuvent sembler anecdotiques au niveau politique mais perçus comme essentiels par une partie de la population, comme par exemple le type de mobilier urbain ou l’essence des arbres. Les « ateliers participatifs » peuvent revêtir différentes formes : présentation publique du projet avec discussion, exposition ad hoc avec possibilité de laisser des suggestions sous forme écrite, échange de vues en petits groupes sur inscription,…chacune avec ses avantages et inconvénients. Le but est de permettre au citoyen d’être directement au contact d’un projet, d’inclure son point de vue et dépasser ainsi la défiance qui existe parfois au sein de la population envers les autorités. Ce type de démarche s’applique particulièrement bien aux projets d’une certaine importance et rencontre souvent un réel succès : la population aime donner son avis, surtout si elle peut le faire de manière simple, et spontanée .

La volonté de faire participer la population ne doit cependant pas noyer les différents projets ou se transformer en un exercice de communication récurrent. C’est bien le risque : à force de consulter, le pouvoir public peut perdre l’habitude de décider et les projets s’enliser peu à peu. De même, inviter les citoyens à s’exprimer pour que le projet final n’intègre aucune de leurs remarques ou idées ne fera que le fragiliser. Les règles doivent au contraire être clairement définies et la participation ciblée ; les éléments sur lesquels les citoyens n’ont pas d’emprise lors de la consultation doivent être clairement définis. De leurs côtés, les autorités politiques et les administrations doivent être prêtes à entendre la population et faire évoluer leur position.

Il reste encore bien des étapes avant que différentes versions « d’ateliers participatifs » efficaces puissent être identifiées, répliquées et documentées. Pour l’heure, aux autorités politiques d’utiliser ces démarches participatives avec intelligence et d’essayer d’en tirer des enseignements sur les bonnes et mauvaises pratiques dans le domaine. Espérons que les communes suisses sauront collaborer dans cet esprit !


VIVA : pour une autre approche du vieillissement, au cœur de la communauté à Lancy

30.05.2018

Anne-Claude Juillerat Van der Linden, docteure en psychologie, fondatrice et présidente de l’association VIVA

Vieillir est une chance, mais, comme le disait feu la grande militante Thérèse Clerc : « Vieillir vieux, c’est bien, mais vieillir bien, c’est mieux ! ». Oui, mais, comment s’y prendre ?


Il ne s’agit certainement pas de céder aux injonctions normatives, et parfois culpabilisantes, du vieillissement positif, qui fait porter à l’individu une large part de la responsabilité de la qualité de son avancée en âge, mais bien d’offrir à chacun·e l’opportunité de garder son identité, un sentiment d’utilité et d’appartenance à la communauté, ainsi que de nouvelles possibilités de développement personnel en dépit de certaines limitations pouvant venir avec l’âge.


Ainsi, inspirée par des données scientifiques récentes montrant les nombreux facteurs qui modulent le vieillissement (voir figure), l’association VIVA (Valoriser et intégrer pour vieillir autrement), subventionnée par la ville de Lancy, propose depuis 2009 un ensemble d’activités coordonnées qui permettent d’optimiser la santé psychologique et physique dans le vieillissement. Animée par des psychologues et des bénévoles, VIVA développe des actions de prévention et des interventions psychosociales et cognitives, et ce, toujours dans un esprit de convivialité. Par ce biais, elle contribue à lutter contre l’isolement et la stigmatisation liée à l’âge, et vise à développer chez ses membres des sentiments d’utilité, d’efficacité personnelle, d’appartenance à la communauté et de bien-être.



Les projets de l’association concernent notamment la (re)création de liens de proximité, la promotion de la santé par l’activité physique (Passeport Santé pendant l’été, cours de Qi Gong et de tai chi en plein air…), l’accès à des activités stimulantes et « à défi », notamment via la culture (ateliers de poésie, de danse et de BD, concerts, visites commentées de galeries d’art contemporain…), mais aussi par la participation à des actions améliorant le sentiment de contrôle : accès aux nouvelles technologies, optimisation de certaines formes de mémoire par le biais d’un entraînement spécifique…

Par ailleurs, dans le cadre d’une collaboration de plusieurs années avec la maison de santé « Cité générations » à Onex, des conférences sont organisées tous les mois autour du thème « Je vieillis et je me sens bien ». Ces conférences ont pour objectif de présenter sous un jour positif les stratégies permettant à chaque personne de composer au mieux avec son sommeil, avec sa mémoire, avec son équilibre, son image d’elle-même, etc.

Pour le renouvellement de liens de proximité, des rencontres informelles et chaleureuses sont organisées dans les quartiers, qui accueillent les habitant·e·s deux fois par semaine autour d’une collation, deux fois par mois pour un brunch, ainsi que lors de moments festifs intégrés dans la vie de la ville et partagés avec les autres générations. Ces rencontres donnent ainsi l’occasion de sortir de chez soi, d’étoffer son réseau social, au-delà de l’entourage immédiat ou des groupes de pairs. Dans cette perspective, l’association développe depuis des années des projets intergénérationnels autour de la lecture, du jardinage, du chant, de la peinture, du tricot, du cinéma, de la poésie… Ces projets sont systématiquement menés sur quelques semaines ou quelques mois, de sorte que de véritables liens se tissent entre les participant·e·s et que l’on ne se limite pas à une activité événementielle. Une étude menée sur l’effet de ces projets nous a permis de montrer que les aîné·e·s tirent de ces rencontres un sentiment accru d’utilité et d’appartenance à la vie du quartier – sans parler des liens tissés, qui perdurent bien au-delà du projet. Les enfants quant à eux, modifient souvent radicalement leur perception des personnes âgées et de la vieillesse, passant d’une vision centrée sur les déficits (parfaitement en phase avec l’âgisme ambiant) à une reconnaissance de l’expérience et des qualités individuelles des aîné·e·s, ainsi que des nombreux intérêts et de l’amitié pouvant être partagés au-delà des différences d’âge.

Ainsi, globalement, l’approche promue par VIVA a pour finalité de mettre en avant la personne, avec ses qualités, ses compétences, ses fragilités aussi parfois, et de lui donner sa place dans le groupe sans jamais se borner à des a priori stigmatisants. C’est ainsi qu’elle veille avec attention à l’intégration des personnes âgées confrontées à des troubles cognitifs, en proposant des activités adaptées à tou·te·s ou en mettant en œuvre des moyens de facilitation permettant de pallier les éventuelles difficultés. Ce souci se reflète aussi dans un engagement pour un accompagnement digne des aîné·e·s dans les structures d’hébergement à long terme (les EMS), qui contrecarre l’ennui, la solitude, le silence et l’absence de contrôle sur son existence. En bref, faire de ces structures de véritables lieux de vie, à taille humaine et permettant une approche individualisée.

Relevons encore que si VIVA est à même de proposer des activités dans ces divers domaines, c’est non seulement grâce aux subventions qu’elle perçoit de la ville de Lancy et d’autres organismes, mais aussi grâce aux nombreux partenariats avec l’administration communale, ainsi que des associations et institutions locales. Comme toute structure associative, VIVA est aussi le fruit de l’engagement de son équipe et de son comité, qui, par leur forte implication, permettent que leur approche alternative du vieillissement se traduit par une modification de la qualité de vie des personnes âgées. Des travaux de recherche sont en cours pour en faire une démonstration plus rigoureuse, mais le témoignage d’une participante rapportant que « grâce à la considération que l’on leur avait accordée [à son mari et à elle], on leur avait rendu leur dignité de personnes âgées » est incontestablement un moteur puissant pour la poursuite de notre travail !


Activité de promotion de la santé via l'activité physique



Association VIVA
Ch. de la Vendée 12
1213 Petit-Lancy
022 792 51 43
www.association-viva.org
Pour une illustration des projets : http://association-viva.overblog.com


La planification touristique participative : quel rôle pour les solutions digitales dans la mise en place de nouveaux modèles de gouvernance touristique ?

08.05.2018

Anne Sophie Fioretto, géographe. Co-fondatrice Pacte3F Sàrl

Aujourd’hui le développement touristique doit être considéré comme une mission de base des collectivités, car il impacte durablement l’aménagement de l’espace et représente, pour certaines stations ou villages, la seule activité économique viable à long terme. Une des solutions de planification touristique: les processus participatifs.


Plans d’aménagements de zones en urbanisme, plan de mobilité urbaine, cartes des dangers naturels, etc … les territoires, qu’ils soient urbains ou ruraux, doivent être pensés et organisés pour répondre à des besoins, mais également pour protéger les ressources essentielles de notre environnement. A l’instar des « master plan » que l’on connaît pour les « resort » à l’américaine, les stations touristiques alpines, en particulier en Valais, doivent se doter au minimum d’une politique touristique et au mieux, doivent mener une réflexion partagée visant à planifier les « gros chantiers touristiques » du futur. Aujourd’hui le développement touristique doit être considéré comme une mission de base des collectivités, car il impacte durablement l’aménagement de l’espace et représente, pour certaines stations ou villages, la seule activité économique viable à long terme.

Planifier un territoire, oui mais comment ?
C’est dans le but d’anticiper les tendances, de se démarquer des autres destinations, et tout simplement par la prise de conscience de la nécessité de construire une feuille de route touristique (GUIDE) que les stations valaisannes se dotent aujourd’hui d’outils de planification touristique, à l’échelle locale ou interrégionale.
Pour cela, la méthode participative visant à associer tous les maillons de la chaîne touristique (hébergeurs, commerçants-restaurateurs, décideurs, prestataires d’activités, propriétaires, etc.) est celle qui prend tout son sens et donne un caractère durable et cohérent à la vision finale. Dès lors, Anzère, La Vallée d’Illiez, Evolène, Isérables, Savièse, Conthey Région ou encore Finhaut n’ont pas hésité à inviter citoyens, propriétaires et acteurs touristiques à s’impliquer dans une démarche participative : « recueillir les idées, écouter les propositions et finalement fédérer les acteurs autour de projets communs » pour créer une dynamique de territoire, re-créer du lien entre habitants et hôtes, et finalement mettre en œuvre les lignes directrices du territoire. C’est grâce à de telles démarches engagées que des priorités sont identifiées et remettent souvent au centre du travail des aspects sociaux-économiques forts tels que la redynamisation du cœur de station à Anzère ou la valorisation de savoir-faire (traditions, patrimoine) ancestraux à Evolène.

Après une phase d’animation / concertation généralement coordonnée par une équipe de professionnels externes (neutres) qui n’hésite pas à mobiliser des méthodes d’animation particulières, c’est la phase d’analyse qui conduit à la construction d’un plan d’action, d’une vision partagée, de lignes directrices nécessaires pour poser le cadre de projets de développement futurs. Tout l’enjeu réside alors dans le processus de communication / information mis en place pour poursuivre les échanges et continuer à interagir avec les participants : plateforme web, applications (AlpMobi commune), gazettes d’information, carnet de route (tout ménage), séances d’informations …. Rien n’est laissé au hasard, chaque commune choisira le mode de communication le plus efficace pour faciliter l’échange d’information et garantir le succès de la démarche !

Plus qu’un outil d’organisation et de valorisation du territoire, une dynamique collective !
En bref, c’est grâce à un processus de planification touristique et territoriale, qui comprend une phase participative incluant tous les acteurs clés, une phase d’analyse avec des experts, et une phase de synthèse utilisant de multiples outils de communication dont l'AlpMobi, qu’une feuille de route va pouvoir émerger et révéler les spécificités locales propres à chaque territoire. Ce nouvel outil de « pilotage » du territoire devient dès lors un instrument de gouvernance facilitant la prise de décision, la priorisation et la responsabilisation des acteurs à court et long terme. Celui-ci établit formellement les conditions-cadres de développement des territoires en impliquant les parties prenantes du début à la fin du processus, dans le but d’optimiser sa mise en œuvre et sa gestion, mais également pour favoriser la création de communautés de projets. Finalement, réussir à animer des communautés citoyennes, quels jolis défis pour nos territoires de montagne …


Alpmobi




Les processus participatifs dans les projets de planification : un outil réellement adapté ?

Les processus participatifs dans les projets de planification : un outil réellement adapté ?

22.01.2018

Philippe Carrard, urbaniste communal au Service d'urbanisme et de l'environnement de La Chaux-de-Fonds

La Ville de La Chaux-de-Fonds utilise depuis de nombreuses années les démarches participatives pour les projets concernant le réaménagement de l’espace public. Ce processus a également été utilisé dans un processus de planification avec un succès nettement moins important dont les principales raisons sont expliquées dans le cadre du présent article.

Contexte

Le Conseil communal (autorité politique exécutive) de la ville de La Chaux-de-Fonds a lancé en 2011 une réflexion sur le développement urbanistique de la ville dans une vision à l'horizon 2030. La démarche s’est déroulé en deux phases, à savoir l'élaboration de Lignes directrices puis des planifications directrices qui devront chapeauter la révision générale du plan et règlement d'aménagement communal (PRAC). Élus, habitants, techniciens communaux et groupes d'intérêt définissent ensemble une vision globale pour le développement de La Chaux-de-Fonds. C’est dans ce cadre-là qu’une démarche participative a été instaurée dès le début du processus.

Déroulement global du processus

Le processus a débuté le 27 juin 2011 avec la création d’une commission du Conseil général (autorité politique législative) qui accompagne le Conseil communal et ses services dans l'ensemble de la démarche des planifications directrices. Après une phase de réflexion avec des grandes écoles de renommée internationale (Lausanne, Bruxelles, Montréal et Paris) ainsi qu’une récolte d’indicateurs, la démarche participative a débuté à la fin de l'année 2012. Cette phase constitue un aspect central de la démarche participative.

Cette démarche participative s’est déclinée sous le nom "Dessine-moi une ville" et visait à comprendre la perception de La Chaux-de-Fonds par ses habitants mais aussi la représentation idéale de leur ville en 2030. Il s'agissait donc d'une démarche d'écoute dans laquelle la population était invitée à apporter ses idées, ses sentiments ou encore ses critiques sur la Métropole horlogère afin de construire le futur. Ce vaste processus de concertation avec la population a eu comme but d'enrichir le débat afin d'élaborer un projet dans lequel le plus grand nombre puisse se reconnaître.

Processus participatif

La démarche a été structurée en trois phases distinctes. La première phase de la démarche a commencé au mois d'octobre 2012. Il s'agissait de sonder la population pendant des entretiens qui se déroulaient dans des lieux publics autour de questions relativement larges. Ceux-ci s'orientaient en fonction des souhaits et préoccupations des personnes interrogées. La deuxième phase a été la création d’un site internet qui permettait aux citoyens de s'exprimer sur les différentes thématiques par des contributions écrites. Les initiateurs du projet ont mis en place cette plateforme afin de donner la possibilité d'intervenir aux personnes qui ne souhaitaient pas forcément donner leur avis en public. L'utilisation de cette technologie de communication a aussi permis d'élargir le cercle de citoyens potentiellement touchés par le projet. Dans une troisième phase, la population chaux-de-fonnière a été conviée à cinq débats publics en décembre 2012 portant sur les différentes thématiques définies. Les débats ont été animés par une médiatrice neutre et n'ayant aucun rapport avec les décideurs politiques.

Le processus participatif s'est terminé en avril 2015 par une exposition publique au Musée international d’horlogerie. Des travaux d’étudiants de l’Institut de Géographie de l’Université de Lausanne qui ont travaillé sur la vision de La Chaux-de-Fonds à l’horizon 2030 ont été exposés. Cette exposition a été agrémentée de deux séances publiques à laquelle tout le monde a pu participer pour s’exprimer sur les réflexions des étudiants et pour donner des premières idées sur la vision 2030. Les écoles primaires et secondaires ont été invitées à des ateliers de travail et l’exposition a également été présentée aux classes du gymnase.

Au terme de ce long processus participatif qui a duré plus de deux ans, le Service d’urbanisme et d’environnement a pu élaborer les plans directeurs communaux « territoire » et « mobilités » qui ont été déposés en avril 2017 au canton.

 
 

Bilan du processus participatif

Au terme de ce processus participatif, il est apparu que le résultat escompté n’était que très partiellement rempli. Le sentiment général du processus participatif qui ressort est que la population n'a pas l'impression d'être entendue par le politique. Ce manque de confiance envers les autorités est notamment mis en relation avec un manque de communication et un décalage entre les souhaits de la population et les décisions politiques.Dans le cadre des entretiens menés par les étudiants, la population a été assez réceptive au projet et agréablement surprise de pouvoir donner son avis. Sans entrer dans les détails il a pu être observé que plusieurs thématiques ont été abordées de manière récurrente, notamment les problématiques de mobilité.Au niveau des cinq débats publics, la participation a été plutôt faible mais les personnes présentes se sont longuement exprimées et étaient très satisfaites de la démarche proposée. Elles invitaient la ville à reproduire de tels projets. Par ailleurs, il faut souligner l'absence des classes les plus jeunes de la population excepté pour le débat sur la mobilité qui a suscité une mobilisation bien plus importante.Les contributions au site internet ont été extrêmement faibles. Cet outil est très intéressant pour communiquer mais l’échange avec les internautes a été jugé peu opportun pour ce genre de démarches.Quant aux propositions faites dans le cadre de l’exposition de 2015, peu d’idées innovatrices sont ressortis de l’ensemble de la démarche. Les écoles ont jouées le jeu de venir voir l’exposition mais les propositions ont souvent été très « exotiques » et de ce fait peu exploitables.

Conclusion

Les processus participatifs fonctionnent nettement mieux pour des projets très ciblés et à court terme comme des aménagements d’espace public (ex : réaménagement de la place de la gare de La Chaux-de-Fonds). Par contre, la population a de la peine à se projeter sur des planifications à très long terme comme La Chaux-de-Fonds 2030 car certains, et notamment les jeunes, ne savent pas s’ils seront encore dans cette ville à cette date. Les habitants se sentent plus concernés, à juste titre, et arrivent à se positionner par l’aménagement de la rue où ils habitent plutôt que la vision de leur ville d’ici 15 ans. La question temporelle est un facteur réducteur mais également l’échelle de réflexion car le citoyen réagit surtout sur son périmètre de déplacement au quotidien. Au niveau des décideurs, il est compliqué de donner des garanties sur des demandes de la population qui sont souvent trop utopistes ou irréalisables financièrement ou techniquement.

Il s’agit néanmoins d’un apport intéressant surtout pour élaborer le diagnostic et pour (r)établir un sentiment de confiance avec la population. Dans de tels processus de planification, il est surtout important d’informer régulièrement de l’avancée et des phases des projets.

 
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