Veyrier (GE), 10'800 habitants

Priorité au chauffage à distance

La Ville de Veyrier (GE) a misé sur le chauffage à distance (CAD). Elle s’appuie sur un modèle de partenariat qui pourrait servir d’exemple à d’autres communes. En plus, le système du contracting énergétique, assez nouveau en Suisse romande, est une excellente solution pour la gestion d’un CAD dans une commune.

Commune de 10'900 habitants et située au pied du Salève, la Ville de Veyrier s’étend sur quelque 650 hectares. C’est en 2001 que la première étape du premier réseau de chauffage à distance de la ville est réalisée. Elle est faite lors de la construction de l’école du Bois-Gourmand et a englobé une école, une salle de gymnastique, une école privée voisine et un immeuble de 24 logements. La chaufferie à bois est située au sous-sol de l’école. Ce CAD fonctionne avec des copeaux de bois issus des forêts en mains publiques et privées, situées sur le territoire communal. Une Association des propriétaires de forêts a été crée, afin de pouvoir exploiter les forêts, en somme 82 hectares.   La seconde partie de ce CAD a été faite en 2009 lors de la construction du quartier des Bûcherons et des hangars du Service communal des routes et espaces verts. La subvention cantonale, pour la seconde étape, a été de 265'000 francs. Par la suite, une surface de 350 mètres carrés de panneaux photovoltaïques a été installée sur le toit de l’école, produisant 51'800 kilowattheures (kWh) de courant électrique par an, qui est réinjecté dans le réseau.   

Second réseau de CAD 

Le second réseau de CAD a été intégré aux études de densification de la parcelle communale abritant l’ancienne école du village. Cette parcelle devant accueillir un nouveau quartier, l’ambition de rationaliser la production d’énergie s’est tout de suite manifestée. En 2008, le point de départ de ce projet a été l’abandon de l’option de rénovation de l’école existante au profit de la construction d’une toute nouvelle école avec deux salles de gymnastique, des locaux pour la petite enfance et un immeuble de 24 logements. L’initiative du CAD revient à la Commune, qui l’a intégré dans son projet de la nouvelle école du Grand-Salève. La Commune a mandaté le bureau d’ingénieurs Dominique Hirt pour la conception de ce type de chauffage au bois. Les deux chaudières – une seule est en fonction, mais la place pour la seconde est déjà prévue – sont installées sous le bâtiment de l’école. Pour la première partie de ce réseau, la Commune a touché une subvention cantonale de 85'000 francs. Ce projet a duré cinq ans en tout, et la Commune a toujours gardé un contrôle direct sur le projet et sa réalisation. Ce CAD, dont le réseau part de l’école du Grand-Salève, permet de chauffer l’école, les deux salles de gymnastique et le bâtiment locatif situés à proche distance de la chaufferie. En service depuis octobre 2013, la première chaudière à bois (pellets) produit 550 kWh – 1'100 kWh lorsque les deux chaudières seront en service. Le réseau du CAD sera encore agrandi. Une chaudière à gaz de 1'200 kWh a été installée par mesure de sécurité. La construction des bâtiments publics et privés prévus en deuxième étape démarrera en automne 2014. Ils seront raccordés au CAD, avec plusieurs bâtiments de logements existants. A terme, il est prévu de raccorder des bâtiments pour une puissance totale de 2'000 kW.   

Le contracting énergétique

Encore assez peu connu en Romandie, le contracting énergétique a trouvé un terrain propice à Veyrier. Suite à un appel d’offres, la Commune a signé un contrat avec la société EKZ Contracting SA (EKZ est la société d’électricité du canton de Zurich). En fait, la Commune a vendu à EKZ tout le système de la première étape du réseau du Grand-Salève, à charge de EKZ d’assumer la responsabilité financière et technique de la construction du réseau selon la convention entre la Commune et EKZ et de l’approvisionnement en bois. EKZ revend l’énergie produite à la Commune et à la Fondation Immobilière de Veyrier. «A la Commune de Veyrier, nous ne sommes pas des ‹ pros › du CAD et de la distribution de chaleur par réseau. Et nous ne pouvons pas engager du personnel qualifié pour un travail qui n’est pas assez conséquent. Pour nous, cette solution de la vente de notre CAD à une entreprise spécialisée était la meilleure solution. Mais nous gardons la gestion des bâtiments publics, des projets de futurs bâtiments et de l’aménagement du territoire. Nous cherchons à intégrer au réseau CAD les bâtiments qui sont dans les quartiers et ceux qui seront construits, où se trouvent déjà nos deux CAD», explique Luc Malnati, conseiller administratif et en charge du dicastère énergie, bâtiment et aménagement. 

Avantages pour les communes 

Pour lui, ce système apporte des avantages aux deux partenaires: la Commune et la société EKZ Contracting SA. Et il encourage vivement les communes romandes à agir dans le même sens et à confier la gestion de la distribution d’un CAD à une entreprise spécialisée, tout en relevant que «la conception énergétique globale de la Commune doit rester aux mains de la Commune». Patrick Sudan, de l’antenne romande de la société EKZ, confirme cette approche du contracting pour les communes: «Notre modèle d’affaires correspond aux projets des communes qui prévoient des chauffages à distance, des installations solaires ou au gaz, ou des chaufferies à bois. Notre but est d’acheter les installations de production de chaleur, d’énergie ou d’électricité, et d’en assurer l’exploitation et la distribution dans le réseau, sur la base d’un contrat signé avec la Commune». Sur l’impulsion de Luc Malnati et du Conseil administratif, la Ville et Commune de Veyrier a développé un système de partenariats avec diverses institutions locales et sociétés commerciales. Ce principe pourrait être traduit par la notion de «mutualisation des investissements»: pour les projets d’envergure liés à l’énergie – CAD compris –, l’idée est que la Commune, qui reste le pilote de la gestion des projets jusqu’à la réalisation finale, s’associe avec des partenaires locaux reconnus.  

Plusieurs projets à l’étude 

Des projets sont en cours d’évaluation et pilotés par la Direction des travaux et de l’énergie de la Commune. Ainsi, il y a l’extension du réseau CAD du Grand-Salève au futur bâtiment communal, une salle communale, à des locaux associatifs, une piscine, un fitness, et une clinique privée. Une 3 e étape sera l’extension du CAD à quatre bâtiments locatifs existants et deux autres à construire. Un projet de CAD privé concerne 60 logements au quartier de Pré-Veyrier et celui des Grands-Esserts avec 1200 logements, qui seront construits en plusieurs étapes sur le plateau de Vessy. Enfin, une étude a été lancée sur «l’efficience de l’éclairage public» et sur les mesures qu’il faudrait prendre pour le rendre moins gourmand en électricité. «Un autre domaine de projets concerne celui des transports publics: la Commune et l’Etat de Genève planchent sur de nouvelles lignes de bus, afin de relier la ville à la future ligne ferroviaire du train régional CEVA, Cornavin - Eaux-Vives – Annemasse/France», indique Ryan Smyth, adjoint du directeur technique.   A mi-juin 2014, le Conseil communal a voté un crédit pour que la Commune de Veyrier devienne une «Cité de l’énergie». Avec ses réalisations de CAD et ses divers importants projets en phase d’étude, gageons que Veyrier devrait obtenir ce label assez facilement.

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1255 Veyrier
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Faits et chiffres

  • Le bois du CAD de l’école du Bois-Gourmand est entièrement issu des forêts de la Commune.
  • Grâce aux deux CAD, la suppression d’émanations de CO 2 est conséquente: 768 tonnes par an pour le Grand-Salève et 100 tonnes par an pour celui de Bois-Gourmand.